Wednesday, June 24, 2020

Mort lente du patrimoine: démonstration en 17 photos.

Le square Anna de Noailles, près de la porte Maillot, permet aux piétons une liaison facile entre Paris et le bois de Boulogne.
En 1935, la ville de Paris y installa un bassin doté d'une sculpture de Marcel Courbier. L'eau provenait du socle sur lequel un jeune garçon était accroupi.
Une copie de ce bassin avait été réalisée pour la ville de Constantine; j'ignore si elle a survécu. 
J'avais photographié cette sculpture charmante en 2010 et à l'époque, je pestais déjà contre l'absence d'eau dans le bassin... Si j'avais su !

Je vous propose donc un survol de ces dix dernières années qui vous permettra d'évaluer la performance de la Direction du Patrimoine de la Ville de Paris...

En 2010, l'eau manque mais le bassin et les deux sculptures sont intacts:





En 2012, le petit garçon a été vandalisé. Plutôt que de récupérer les morceaux en vue d'une réparation, on a préféré combler le bassin avec des cailloux.  


En 2013, disparition totale du petit garçon dont les restes épars sont encore au sol...



En 2014, l'état d'abandon favorise la survenue de plantes parasites...



En 2015, statu quo ante...


En 2016, on discerne une tentative de redonner vie au square, mais pas au bassin... 


En 2017, travaux de terrassement autour du notre sculpture; l'espoir renaît !
On voit même réapparaître la mosaïque bleue garnissant la bassin:



En 2018, fausse alerte, le bassin a été comblé à nouveau, cette fois-ci avec de la terre !
La base de la sculpture a quasiment disparu.



2020, année de l’incongruité: une plante grasse a été plantée dans le bassin. Ça ressemble à une tombe. Plus rien ne rappelle l'oeuvre de Marcel Courbier...



En 2012, existait à la Mairie de Paris une Direction du Patrimoine qui, chaque année, rendait compte de son action:


 En 2020, dans l'organigramme de la mairie de Paris, cette Direction a disparu... Une explication ?

46 Boulevard de l'Amiral Bruix, Paris XVI°


Où sont les sphinges ?

♪♬♩ Où sont les sphinges ? ♫♭♪♫
Non, ce n'est pas Patrick Juvet qui a chanté ça, c'est notre lecteur Maxandre qui pose la question. Et il a raison !
Souvenez-vous: Paris-Bise-Art s'était déjà arrêté devant cette sphinge en 2012 (Clic !), mais nous n'avions pas eu l'idée de penser à sa jumelle dont nous ignorions l'existence...


Cette jolie sphinge se trouve à la lisière du jardin des Tuileries, au coin de l'avenue du général Lemonnier et du quai Aimé Césaire (anciennement quai des Tuileries).


Aujourd'hui, notre statue se dissimule pudiquement à nos regards sous un abri tôlé, car elle fait sa toilette !


Face à notre sphinge, se dresse le Pavillon de Flore, pointe avancée du Palais du Louvre côté Seine.


Mais il manque aujourd'hui la jumelle de notre sphinge qui a été déplacée lors des travaux de construction du Grand Louvre.


Les deux sphinges jumelles se faisaient face à l'entrée de l'avenue du général Lemonnier comme on le voit sur une photo du début du XX° siècle.



Sur ce document provenant des Archives nationales, on peut voir que "l'autre" sphinge a bien été prise en compte et déplacée pour permettre les travaux:


Ici, à l'angle du Pavillon de Flore, on voit la cicatrice de la rembarde de pierre qui soutenait notre sphinge:


Et soudain, grâce à Touiteur, la réponse de madame Emmanuelle Heran, conservatrice en charge des sculptures des jardins du Louvre, que je vous laisse lire:


Alors maintenant, les remerciements !
Merci à Maxandre qui a attiré notre attention sur ce sujet passionnant,
Et grand merci à madame la Conservatrice qui a pris la peine de nous répondre !

Avenue du général Lemonnier - quai Aimé Césaire, Paris I°.


Monday, June 22, 2020

Le feuilleton des colonnes Dufayel continue...

C'est en feuilletant de vieux grimoires que j'ai trouvé une série de colonnes Dufayel dans les XVII° et XVIII° arrondissements.
Je les ai scannées, ce qui explique la piètre qualité des images; merci de m'en excuser. 
Cette fois-ci, je ne les ai pas entourées de rouge; à vous de les trouver !









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Cour Saint-Louis

Bravo à notre lecteur Jocelyn S. qui a eu le bon réflexe, voyant une porte ouverte, d'y jeter un oeil, voyez plutôt:

C'est au 26 bis rue de Lappe, que s'ouvre (parfois) la cour Saint-Louis. Cette ancienne voie privée existait déjà au XVII° siècle; son nom provient d'une enseigne.



Aujourd'hui havre de calme et de verdure, il faut de l'imagination pour se figurer ce même passage plein d'ateliers de menuisiers, d'ébéniste, de bronziers et de doreurs à l'époque où l'on n'achetait pas des faux meubles en faux bois fabriqués en Suède avec du bois d'Indonésie...




Le quartier du faubourg Saint-Antoine était plein de ces petits passages en réseau qui faisaient communiquer les rues entre elles.



Mais revenons en arrière: nous sommes en 2009 et un JPD (encore adolescent) met son nez dans ce même passage, mais par l'autre extrémité, et voilà ce qu'il voit:


Vous en saurez plus en regardant cet article de Paris-Bise-Art.
Toujours est-il qu'à l'époque, le passage Saint-Louis débouchait dans la rue du faubourg Saint-Antoine (n° 45):


Le même endroit aujourd'hui, après la construction de plusieurs immeubles en pur béton...


Encore merci à Jocelyn S. pour ces photos.
Faites comme Jocelyn, partagez vos trouvailles en les envoyant à paris.bise.art  @  gmail.com (sans espaces).

Cour Saint-Louis, 26 bis rue de Lappe et 45 rue du Fbg Saint-Antoine, Paris XI°.


Un petit tour au Pré !

Au Pré Saint-Gervais bien sûr, à la suite de Marc S. qui a tant de talent pour dénicher les perles cachées.

Cet escalier joliment mosaïqué est celui de l'hôtel de ville du Pré Saint-Gervais commune la plus petite de la plus grande agglomération européenne.



Point d'histoire: c'est à la deuxième fenêtre du premier étage (sous le blason européen) que Jean Jaurès aurait fait son fameux discours de 1913 contre l'allongement de la conscription (les trois ans).



Mais suivons Marc qui nous entraîne vers le numéro 63 rue André Joineau:




La visite commence bien: une pierre à bois en plein milieu de l'allée !




Oui, oui, nous sommes à trois cent mètres du périph !


Et pour finir en beauté, une seconde pierre à bois !


Merci à Marc pour cette balade !

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